Comment
vous est venue l’idée de créer un scénario autour des mondes engloutis ?
Comment
vient une idée ? Plutôt que d’y répondre, je vous la pose à mon tour : comment
nait une idée et à quel moment trouve-t-elle sa réalisation ?
Une idée, à son début,
c’est trois fois rien, une petite cellule toute seule dans son coin, puis deux,
puis trois, genre « et alors on dirait que » …
Des gens habiteraient
au centre de la Terre, par ex. Cela, c’est pas très original, surtout si vous avez
lu et/ou vu Jules Verne, voyage au Centre de la Terre, par ex. ou des trucs qui
n’ont apparemment rien à voir, style ce que vous savez des habitats troglodytes
ou des expéditions spéléologiques, des grottes de Lascaux ou de la Tectonique
des plaques, et aussi de choses dont vous et moi ne savons quasiment rien car
elles restent à découvrir comme le centre de notre planète bleue et le magma
qui crache ses coulées de lave à sa surface.
De là
à imaginer que ce Magma, soit un
soleil en fusion, un « Shagma », un
autour duquel une civilisation post-industrielle, oublieuse de son passé, s’est
construit une nouvelle existence, il n’y a … qu’un trait de stylo ou plutôt…
qu’un clic !
Voilà l’idée de
développer cinquante-deux histoires autour de ce thème est venue après avoir
développé vingt-six histoires inspirées de l’Odyssée d’Homère, transposées dans
l’espace du 31ème siècle. Une idée a donc une date de naissance : ce
n’est d’abord qu’une cellule, puis un segment d’ADN avant de se constituer en
génome dont la spirale est la résultante de tout ce que vous êtes depuis votre
plus tendre enfance, et dont vous croyez ne plus vous souvenir, de vos
lectures, de vos jeux, de vos moments de plaisir comme d’ennui, et avant vous,
de l’histoire de vos parents et grands-parents avant et depuis votre naissance.
Ce qui est bien avec une idée, c’est
qu’une fois née, elle ne meurt jamais.
Vous êtes-vous inspirée d’un territoire totalement imaginé ou
avez-vous totalement imaginé les scènes du territoire ?
En effet,
à partir du concept d’un soleil artificiel, d’un « Shagma », conçu par la société
arkadienne, il a été nécessaire de se poser la question de ce qu’est la civilisation
Arkadienne, de son mode de vie et de sa langue. Une langue déclinée à partir du
Shagma, comme élément central, avec le préfixe « Shag » pour les noms desenfants,
comme des véhicules, du très très vieux ShagShag, aux petits Shaggys.
Avez-vous envisagé des liens entre les différentes
catégories de la population et les territoires imaginés ? Avez-vous pensé
comment vos mondes engloutis étaient habités ?
Chaque population des «
Mondes Engloutis » habite des strates indépendantes car chacune de ces civilisations
n’a pas gardé le souvenir des liens qui la liait aux autres. Seul Spartakus a
gardé cette mémoire, et sait passer de l’une à l’autre.
Les passages d’une
strate, d’un monde à l’autre sont difficiles : rocheux, aquatiques, magmatiques... Toujours, ils passent par le lac
des pirates. Entre chacun de ces territoires, existent des mers, des fleuves ou
rivières intérieures qui sont autant de frontières naturelles que les pirates
se font une joie d’écumer.
Les
passages sont le domaine de Spartakus (qui y est né).
Pouvez-vous nous
donner le détail des différentes strates organisant le territoire ?
Le Territoire des « Mondes Engloutis »
reste à explorer car nos héros n’en ont visité que 52 premières strates, chaque
épisode correspondant à une strate, mais rien n’empêche d’imaginer que, grâce à
Spartakus et Arkana, nos héros auraient pu en découvrir bien d’autre.
Avez-vous pensé à la géographie du monde que vous
avez créé (déplacements, distance, espaces, ressources…) ?
Oui :
Déplacements
: chaque habitant(e) se déplace à
l’intérieur de sa strate car il n’en connaît pas d’autre et, par conséquent, la
vie d’une population donnée est induite autant par la distance, l’espace et les
ressources que par l’époque à laquelle vit cette population et donc par rapport
aux connaissances de son temps : c’est
pourquoi Démosthène, Galilée et Einstein vivent des existences séparées. On
peut regretter, moi la première, que ces trois-là ne se soient pas rencontrés.
Pour cela, il faut attendre que vous ayez inventé le voyage temporel, et les
moyens low-cost, à petit prix, d’y aller et d’en revenir !
Existe-t-il
une cartographie des mondes engloutis ?
Pas à proprement parler.
Comment imaginez-vous la cartographie des « Mondes
Engloutis » en deux dimensions ?
Comme un planisphère, ou comme un
archipel.
Qu’attendez-vous des productions des élèves ?
Qu’ils
laissent libre cours à leur imagination et la cartographient comme certains de
leurs illustres prédécesseurs, de Stevenson à Jules Vernes.
Quels
conseils pouvez-vous leur donner ?
J’attends qu’ils m’en
donnent : Ils héritent d’un monde fini à ré-habiter. Notre avenir est entre leurs mains. Comme les « Mondes » souterrains,
subaquatiques ou planétaires, qu’ils vont découvrir, explorer, aménager,
cultiver sans épuiser, partager et transmettre.
Quels sont les éléments
indispensables à représenter pour cartographier les mondes souterrains ?
Voir plus haut : la
cartographie d’un ou des territoires imaginaires (planisphère ou Archipel) doit
tendre à être la plus proche d’un territoire réel. Voir les exemples de
territoires imaginaires ci-dessous assortis d’une éventuelle stratigraphie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire